Musée Lalique

La recherche du beau, mieux que l’affichage du luxe

Les chauves-souris comme les animaux nocturnes (chouettes, hiboux etc.) enflamment l’imagination car on leur a attribué pendant des siècles, une activité maléfique alors qu’en Chine et au Japon, les chauves-souris étaient et sont encore un symbole de fidélité. Le mot Chinois « fu » signifie chauve-souris et bonheur.
La chauve-souris était très en vogue à la fin du XIXème siècle. C’était l’animal fétiche de Sarah Bernhardt.
René Lalique ne choisissait pas les choses au hasard. Il appréciait l’opale, pourtant considérée en France au XIXème siècle comme maléfique, magique et dans son pendentif « jeune fille aux pissenlits et aux chauves-souris » il n’hésita pas à agrémenter le bijou d’une opale.
L’esprit prend le pas sur la matière.
À ses débuts, les bijoux avant-gardistes de René Lalique plaisent principalement à une élite intellectuelle et artistique, éloignée des conventions, capable d’apprécier la beauté d’un objet malgré la relative pauvreté des matériaux utilisés. Entre 1891 et 1894, la grande comédienne Sarah Bernhardt lui acheta diadèmes, colliers, ceintures et autres accessoires de scène.
René Lalique apporta à la joaillerie des renouveaux imprévus et n’hésita pas à associer à l’or et aux pierres précieuses des matières jusque-là peu utilisées et peu considérées, telles que la corne, l’ivoire, les pierres semi-précieuses, l’émail et bien entendu le verre. A ses yeux, mieux vaut la recherche du beau que l’affichage du luxe… Dans sa broche nymphes dansantes et chauves-souris, il utilise de l’ivoire artificiel. Le peigne ombelle est en corne, les petites fleurs sont des diamants sertis d’or. René Lalique est considéré par Emile Gallé comme l’inventeur du bijou.
En 1886, ça ne se faisait pas d’orner le corsage d’une femme avec des fleurs. Le joailler Boucheron refusa de réaliser les bijoux composés de fleurs créés par René Lalique mais se ravisa !

  • Catégories - Musée Lalique
  • Date - 2016
  • Matériels utilisés - Canon EOS 5D Mark III