Papa, papa, il y a un bateau et il n’y a pas d’eau

Poster dans 3 août 2016 dans Nouveautés & Reportage

« Papa, papa, il y a un bateau et il n’y a pas d’eau » !
Le spectacle relate l’exode des habitants de l’Alsace Bossue vers les Amériques. Dans la scène 2 il y a un bateau. Patrick Barbelin, auteur et metteur en scène ne se pose pas de questions « on créera un beau bateau, on mettra du tissu pour les voiles ». Pourquoi ne pas en faire venir un du musée de la marine de Brest ?
Daniel Ott raconte « Au mois d’avril, nous nous sommes rendus sur le terrain avec mon collègue Denis Maire, Patrick Barbelin et Freddy Schmitt de l’association IDAL (Insertion et Développement en Alsace Bossue) pour faire le point sur le terrain. Nous avons déjà fait un moulin, le château de Lorentzen, on a toujours fait de belles choses. Alors pourquoi pas un bateau » !
« Le soir je regarde sur internet pour voir ce que c’est une brigantine, au bout de trois nuits l’idée avait fait son chemin et je commençais à construire mentalement ce bateau. Je cherche des maquettes et je trouve le plan du Bounty, bateau de la même époque ! C’était parti pour les calculs car il fallait que le bastingage soit à 1,10 m de haut, de 40 cm de long nous sommes donc arrivés à 9 m pour la coque. J’ai réalisé les couples du bateau qui le structurent pour lui donner sa forme. Avec Denis, nous sommes venus sur le terrain et nous les avons placés. Ensuite nous avons fait un vrai bateau avec des lames de bois souple de largeur 8 cm que nous avons fait se chevaucher. Petit à petit, le bateau prit forme.
Alors que nous avions fini la coque, un monsieur de passage qui nous observait dit « ah oui, pour le transport c’est plus facile » ! Il croyait que nous construisions un vrai bateau qu’il faudrait remorquer !
On s’est laissé prendre au jeu et on a fait ce qu’il fallait ! Ce fut un vrai plaisir de construire la brigantine et de la voir se monter petit à petit.
Après la coque, il fallut un vrai mat de 10 m que nous avons mis en place avec Jean Mathia qui l’a levé avec son tracteur et l’a mis dans le trou ! Tout fonctionne comme dans un vrai bateau, haubans, baume, beaupré sauf que sur un vrai bateau on monte sur le mat pour remonter les voiles. Les compères se sont procuré 150 m de chanvre et en ont encore acheté 200 m pour équiper le bateau. On voulait coller à l’époque et il fallut des voiles que les comédiens marins puissent descendre pendant le spectacle avec le chanvre grâce à tout un système de poulies et de nœuds marins ».
Denis Maire travaille avec Daniel Ott depuis 4 ans. Il est régisseur de spectacle à l’Opéra du Rhin. Il faut savoir que dans le théâtre beaucoup de techniciens sont issus de la marine et ont emporté avec eux leur vocabulaire et donc on n’y parle pas de corde mais de chanvre.
Daniel et Denis sont heureux comme des enfants qui ont construit une belle maquette, grandeur nature ! Quel beau bateau, dans l’éclairage nocturne, toutes voiles descendues ! Quelle belle aventure !